Nord
Changement de format. Dans le Nord de la France, les deux quotidiens régionaux détenus par le groupe belge Rossel, La Voix du Nord et Nord Eclair vont passer en tabloïds le 4 mai. Une « révolution » destinée à endiguer l’érosion du lectorat (Nord Eclair : 33 000 exemplaires ; la Voix du Nord : 292 855). Ce qui prête à sourire, c’est que jusque dans sa campagne marketing de pré-lancement, la Voix du Nord tend à présenter l’événement comme un changement sans changement : les rubriques seront les mêmes, les caractères aussi lisibles, etc.

Logique. La Voix qui s’enroue ne veut pas perdre ses vieux lecteurs. Cela explique sans doute un peu le côté austère de la nouvelle formule. Pour Nord Eclair, le pari est encore plus compliqué. Le titre avec ses cinq agences n’a plus de régional que l’appellation. Dans le Pas-de-Calais (Lens et Béthune), les lecteurs ont droit  à une info locale provenant de la  Voix du Nord. Du vrai pluralisme !

Pour les deux titres, la reconquête des jeunes s’annonce comme perdue d’avance. Les jeunes urbains ont déjà Métro et 20 minutes à se mettre sous les dents,  plus les "machins" mis en place par les deux titres pour concurrencer les deux gratuits.

Je partage ce point de vue de Jeff Mignon sur le fait que repenser un journal ne doit pas de limiter à un changement de format :

« Ce dont à besoin un quotidien régional aujourd’hui — en priorité — ce n’est pas de changer de format. C’est d’une stratégie multimédia (tous médias). Une stratégie où chaque support a son rôle à jouer pour devenir indispensable à sa communauté. Le format… c’est devenu un problème secondaire. Un problème qui aurait dû être réglé depuis au moins vingt ans. Mais le monopole, cela n’aide pas à se remettre en question ».

Dans le Nord, le monopole règne et la morosité aussi sur le Net. La Voix du Nord a un site poussiéreux qui va être relooké (En attendant, je vous invite à consulter la rubrique blog !). Quant à   Nord Eclair, il devrait  lancer (enfin) son site également le 4 mai.

Bref, en matière de presse en ligne,  le moment est  propice au lancement d’un magazine en ligne citoyen. Vu le nombre de journalistes qui ont quitté la PQR du Nord au rythme des clauses de cession ces dernières années, il y a de la main d’œuvre sur le marché. Chiche ???

* A lire sur le sujet, le papier de Ludovic Finez sur le site du club de la presse Nord - Pas-de-Calais.

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